Escale sur l'Île de la Muerta [ Rose Davenport ]

L'équipage du Hollandais Volant avait décidé de faire escale sur l'île de la Muerta. Le navire avait longé les côtes avant de s'y accoster. L'équipage avait besoin de faire quelques provisions et de prendre un peu de repos. Si le point d'arrêt était l'île de la Muerta, c'était parce que c'était la parcelle de terre la plus près et l'approvisionnement en nourriture commençait à manquer dangereusement. Dans cet endroit aussi retiré de Port-Royal et des régions alentours, régies par la Compagnie des Indes Orientales, il semblait n'y avoir aucun danger apparent.
Daniel mit pied à terre et attendit que tout l'équipage descende. La nuit allait bientôt tomber et il se mit en route dans la jungle pour trouver du bois. Ses pas s'enfoncèrent légèrement dans le sable avant de prendre part sur la terre sèche de la jungle. Il ramassa tout le bois nécessaire pour faire un feu de camp, en essayant de ne pas trop s'attarder dans la jungle pour ne pas alerter l'équipage du Hollandais Volant. Il revint sur la plage, où les membres de l'équipage séjournaient. Certains avaient fait roulé de grands rondins de bois pour s'assoir dessus.
Le jeune homme déposa tout le bois et en fit un tas, propice à l'allumage d'un feu. A l'aide de deux silex et d'un peu de lianes séchées, situées sous les branches de bois, le feu s'alluma et les quelques flammes commencèrent à s'intensifier. Bientôt, un cercle lumineux d'environ deux mètres de diamètre entoura le foyer. Pendant que Daniel était allé chercher du bois, d'autres membres de l'équipage avaient fait des provisions. Daniel reçut plusieurs fruits tropicaux qu'il mangea sans renoncer à son envie de viande.

- Dîtes, les gars. Vous savez ce qui vit, ici ? demanda un des matelots.
- Comment ça ? s'enquit un autre homme.
- S'il y a des animaux ou des tribus.
- Il y a forcément les deux, maintenant à toi de rester assez discret si tu ne veux pas te faire trucider par l'un des deux, sourit Daniel qui se mêla à la conversation.

Un animal, attiré par le feu, sortit de la jungle. Et il sembla bien à Daniel que c'était une sorte de sanglier qui vivait sous les tropiques.

- Les amis, il y aura de la viande ce soir, s'exclama un des pirates !

Sur ce, plusieurs forbans partirent à la poursuite de l'animal, se dirigeant dans la jungle.

L'intrépide venait d'accoste et le capitaine du navire demandait à Rose d'aller chercher de la nourriture seule comme d'habitude, mais il ne s'en préoccupait guère. Quand elle arriva dans la forêt elle entendit des hommes crier, mais elle n'avait pas peur elle n'avait jamais peur et elle avait son fusil et son sabre pour se défendre. Elle entendit aussi des pas de sanglier est se dirigeait vers celui là. Quand elle était à une dizaine de mètre de lui ; elle vit que des pirates le chassait et elle courut vers le sanglier, d'une rapidité et le tua avant même que les autres la voie, elle était très douée pour celas, mais quand elle voulut le porter les autres pirates arrivèrent et l'un d'entre eux était très beau ; il était châtain aux yeux marron et très musclé, mais elle s'en fichait. Malgré une dizaine de mètres qui les séparaient elle lui disait :

-Ne jamais le poursuivre, il faut le prendre par surprise, sinon il coure et vous ne l'attrapez jamais ! Rappelez vous en ! Et aussi ; il faut être discret, car c'est un animal rusé.

Daniel s'était joint aux quelques pirates qui avaient décidé de chasser le sanglier. L'animal courrait malheureusement trop vite pour qu'une balle le touche et c'était un coup manqué puisque Daniel maniait le fusil avec dextérité. Suivant les bruits de course et les cris affolés de l'animal, il avait écarté progressivement les branchages sur son chemin. Contrairement aux marins qui criaient derrière le sanglier, il avait gardé le silence.

- Taisez-vous ! On n'arrivera jamais à l'attraper si vous ne la bouclez pas, fit-il remarquer.

Ne l'écoutant pas, les membres du Hollandais Volant continuaient de courir et de rugir derrière l'animal qui redoublait d'allure. Daniel soupira devant tant de bêtise. Il accéléra la cadence et finit par rattraper ceux qui étaient le plus loin dans la jungle. Il n'eut pas le temps de sortir son fusil : le sanglier était déjà mort.
Son regard alla observer l'expression des matelots. Ils avaient tous la même : la surprise. Daniel finit par suivre leur regard et le sien se posa sur une jeune femme, sortie de la jungle, semblant être la responsable de la mort du sanglier. Il se demanda d'où elle pouvait bien provenir et comment avait-elle fait pour donner la mort à un animal qui avait réussi à semer une dizaine de pirates. Son allure féminine et ses cheveux d'or montraient qu'elle ne vivait pas dans la jungle et que cela faisait peu de temps qu'elle avait posé le pied sur l'île de la Muerta.

- C'est un conseil que nous retiendrons, vous avez une dextérité à en couper le souffle, Mademoiselle ... ? remarqua Daniel, qui ne connaissait pas encore son nom.

Il donna un coup de coude, discret mais assez fort, à celui qui se tenait près de lui : il la regardait avec des yeux avides et avait laissé un sifflement lui échapper. Les pirates... tous les mêmes.

-Rose, Rose Davenport.

dit-elle en lui tendant sa main qui était pleine de sang.

-Désolé.

dit-elle tout en s'essuyant sur un mouchoir et elle lui retendit sa main.

-Celas est tout à fait normale je fais celas depuis toute petite, Monsieur...?

dit-elle en attendant sa réponse, il avait l'air très charmant et serviable.

Il la vit essuyer une main pleine de sang avant de lui tendre à nouveau. Ce fut sans hésitation que Daniel la serra.

- Enchanté, Mademoiselle Davenport, répondit-il, aussi poli que pouvait l'être un pirate. Daniel McGregor, se présenta-t-il. Et voici une partie de l'équipage du Hollandais Volant, ajouta-t-il en désignant les hommes qui se tenaient à ses côtés. Excusez-les, ils sont un peu rustres dans leur genre. Des pirates... fit-il en haussant les épaules.

Le plus étonnant était le fait que, malgré son statut de forban parcourant les mers et les océans, Daniel n'en avait pas les mauvaises manières. Bien au contraire. Il possédait un caractère courtois et se conduisait souvent en parfait gentleman. Certains, à de nombreuses reprises, avaient cru à tort que Daniel était un espion de la Compagnie des Indes, étant donné qu'il ne ressemblait pas aux hommes qui l'entouraient. Mais cela ne l'empêchait pas d'être sans pitié quand une bataille se déclarait. Agile et rapide, il excellait dans l'art du corps à corps et sa lame était souvent couverte de sang. Son jeu de jambes se rapprochait de la perfection et il trouvait une certaine facilité à désarmer ses adversaires.
Un soir à Port-Royal, il avait été convoqué par Lord Beckett. Daniel s'attendait à être condamné à la potence et avait décliné l'invitation, tenant plus à sa vie qu'à une tasse de thé partagée avec un Commodore. Finalement, ce fut près des quais que Beckett vint le convaincre de venir dans son bureau : il avait une offre à lui faire. Le Commodore manquait, à ce moment-là, de valeureux soldats qui maniaient aussi bien le sabre que Daniel le faisait. Contre une somme ahurissante d'argent, le Commodore exigeait les bons et loyaux services du jeune McGregor. L'offre était plus que tentante mais Daniel ne pouvait trahir ceux avec qui il avait partagé bien des combats. Il refusa.

Un des hommes ramassa le sanglier, le mettant sur son épaule, afin de le porter avec plus de facilité. Le sang de la bête se déversa lentement sur l'épaule du pirate, souillant ses vêtements à une vitesse alarmante.

- Voudriez-vous vous joindre à nous ? demanda Daniel à Rose.

Le sanglier était assez gros pour que tout l'équipage en profite. Et une personne de plus n'était pas en trop.

-Je voudrais bien, mais il faut que je trouve à manger et que je le cuisine pour mon équipage, en fait il faut surtout que je cuisine, mais il s'en doute tous déjà ivres ou en train de dormir. Oui, j'accepte.

Puis elle le suivait jusqu'à leurs campements et demanda à Daniel :

-Si vous voulez, je vous apprendrais à chasser en toute circonstance, mais seulement si vous le voulez bien ? Comme L'intrépide va séjourner ici pendant quelques jours ; j'ai le temps de vous apprendre et si vous voulez en échange vous m'apprendrait à manier le sabre.

Rose ne lui disait point qu'elle savait déjà le manier, mais elle voulait savoir si lui était fort pour celas et pour bien d'autres chose.

D'après les dires de Rose, celle-ci cuisinait pour un équipage qui venait d'accoster. Les hypothèses de Daniel se confirmèrent donc : elle ne vivait pas sur cette île et était dans cet endroit pour une durée temporaire. Quand elle lui dit que l'équipage était déjà probablement saoul, une autre idée lui effleura l'esprit : il semblait alors que Rose fasse parti d'un navire pirate. Cependant, elle ne ressemblait en rien à l'image que l'on se faisait des pirates... l'équipage était-il peut-être pirate, seulement dans les mauvaises manières, c'est-à-dire, capable de boire jusqu'à s'endormir et de mépriser les femmes. Oui, c'était probablement cela.
Finalement, la jeune femme accepta de se joindre à l'équipage du Hollandais Volant afin de partager le repas. Il était incapable de donner un âge à Rose Davenport, mais il ne lui aurait pas donner plus de vingt-cinq ans. Elle était bien jeune pour partir en mer.
Ils arrivèrent finalement au campement. Le feu crépitait et semblait bien plus étoffé qu'au départ de quelques pirates dans la jungle. Lorsque le reste de l'équipage, celui qui était resté au campement, vit un matelot revenir avec un sanglier sur l'épaule, ils ne purent contenir leur satisfaction.

- T'avais raison Marty, s'exclama un des marins, il y a de la viande ce soir.

Sans attendre, un matelot au cœur bien accroché, se chargea de préparer l'animal pour le faire cuire. En moins de dix minutes, le sanglier était prêt à être passé à la broche et le marin était couvert de sang. Un des hommes trouva une branche rectiligne et solide pour servir de broche. Le porc fut embroché et deux autres branches furent plantées, verticalement, dans le sol afin de soutenir la troisième. Une odeur agréable de viande fumée se dégageait du feu et bientôt, la cuisson arrivait à son terme.

- J'ignore pour combien de temps nous sommes sur cette île, admit Daniel. J'accepte avec plaisir les "cours" de chasse que vous me proposez et je veux bien vous montrer comment manier le sabre.

Quand il faisait assez tard et que tous les pirates étaient endormit ; elle disait à Daniel :

-Alors, on se voie demain pour faire tout celas, à la lisière de la forêt, d'accord ?
Mais il faudra se faire discret parce que si mon Capitaine l'apprend ; il vous égorgerait sur-le-champ, se sera notre secret, en fait je n'ai pas le droit de parler à qui que ce soit sans l'accord du Capitaine de L'intrépide, hélas c'est comme ça, mais un jour ; je reprendrais ma liberté !
Bon je vais aller me coucher Monsieur Mcgregor, je vous laisse et bonne nuit.

dit-elle tout en lui faisant signe de la main et avec un grand sourire charmant.

Après que le sanglier fut mangé jusqu'à la dernière parcelle de viande, tous les matelots de l'équipage du Hollandais Volant s'endormirent sur la plage près du feu. La nuit était tombée depuis peu mais le voyage éprouvant lui avait épuisés. Les derniers à lutter contre le sommeil s'endormirent moins de dix minutes après les premiers. Seuls Rose et Daniel ne dormaient pas.
La lune commençait à devenir plus lumineuse dans le ciel nocturne. Quelques étoiles se détachaient du fond noir sous le crépitement du feu. Au loin, se faisaient entendre les vagues qui recouvraient et dégageaient le bord de plage. Les flammes rougeoyantes jetaient une lueur tremblante sur les visages de Rose et de Daniel, qui parlaient.
Quand elle lui raconta le sort que son capitaine lui réservait, Daniel ne put s'empêcher de sourire. Cela faisait des années qu'il était promis à un égorgement et jamais cette promesse n'avait été tenue : Daniel avait le don de filer entre les doigts de ceux qui voulaient sa peau. Mais ceci était la méthode la plus douce car bien souvent, il ne leur laissait pas de répit au combat. McGregor, lorsqu'il était en possession d'un sabre, n'avait aucune pitié pour ceux qui cherchaient à le tuer : il se chargeait bien avant de répandre le sang. Il n'était pourtant pas sanguinaire, mais il était pirate et un bon pirate n'a pas d'états d'âme.

- Alors à demain, sourit-il. Bonne nuit, dit-il pendant que la jeune femme s'éloignait, semblant reprendre le chemin de son navire.

Comme tous les marins qui l'entouraient, il finit par s'endormir rapidement, la lueur du feu berçant ses traits. Sa respiration devint plus régulière lorsqu'il sombra. Il dormit d'un sommeil sans rêve, assez profond pour être régénérant après plusieurs semaines en mer.

Ce fut le soleil qui le sortit de son sommeil. Les rayons lumineux s'abattirent sur ses paupières et réveillèrent Daniel. Il s'aperçut qu'il était le premier réveillé et que les hommes, autour de lui, continuaient de ronfler paisiblement. Certains plus que d'autres. Il se leva, cueillit un fruit non loin du camp, et se dirigea vers la plage. Il s'assit sur le sable déjà chaud, et regarda la mer en mangeant.

Puis Rose reprit le chemin pour aller jusqu'au navire. Quand elle arrivait sur L'intrépide ; elle vit tous les hommes étendus par terre avec une bouteille de rhum à la main et qui renflaient. A ces pirates ils ne changeront pas. Elle marchait délicatement sur le pont pour ne pas les réveillés, puis arriver à sa cabine elle se déshabilla et ce coucha.
Après une bonne nuit de sommeil Rose ce leva à l'aube comme toujours et s'habilla. Quand elle fut habillée ; elle se dit qu'elle allait se laver, mais pour celas il fallait trouver de l'eau douce car l'eau de mer n'est pas bon pour la peau. Alors, elle pris une nouvelle robe et elle allait sur l'île pour trouver un lac ou quelque chose comme ça.
Quand elle était au milieu de la forêt elle vit un petit lac et se lava. Puis elle s'essuya et se rhabilla de sa belle robe rouge.
Rose était prêtre pour une bonne journée en compagnie de Daniel Mcgregor. Elle avait avec elle son sabre, fusil et poignard. Puis elle se dirigeait vers la lisière de la forêt en utilisant un autre chemin où était Monsieur Mcgregor. Quand elle arrivait à niveau de la plage ; elle vit Daniel et lui dit :

-Bonjour Monsieur Mcgregor, vous allez bien ? C'est une bonne journée pour trouver des récolte et chasser, naisse pas ?

Daniel jeta un coup d'œil furtif vers le campement : tous dormaient à poings fermés. Certains ronflements parvenaient encore à ses oreilles malgré la distance. Les vagues claquaient contre le sable humide de la plage, emmenées par le vent.
Il chercha des yeux une source d'eau claire et douce. Il devait forcément y en avoir une dans la jungle. Il s'y dirigea alors et son hypothèse se confirma : il entendit le clapotis quasiment inaudible d'une source. Poussant les branchages des mains, il découvrit une sorte de petit lac auprès duquel il s'agenouilla pour se passer un peu d'eau sur le visage. Comparée à la chaleur de la plage, l'eau était incroyablement fraîche. La surface presque lisse du lac lui renvoya son reflet. Son visage était encore fatigué par le voyage mais depuis plusieurs années, il avait la même apparence. Il n'avait pas changé. Il renouvela plusieurs fois le coup d'eau passé sur le visage.
Il retourna sur la plage et réalisa que Rose n'allait pas tarder à arriver. Elle devait lui enseigner quelques techniques pour chasser et, en échange, il se devait de lui montrer comment se servir d'un sabre. Il se rassit sur le sable chaud et de manière presque inconsciente, il saisit une poignée de sable. Les grains se déversaient sur le sol dans un mouvement régulier. La sensation de chaleur dans sa main lui était agréable et il se souvenait l'avoir souvent fait dans le passé. Il sourit, nostalgique.

Il se retourna lorsqu'il entendit une voix récemment familière derrière lui. Rose venait le saluer. Il se leva, et retira le sable de son pantalon d'un geste vif.

- Bonjour, Mademoiselle Davenport. Oui, très bonne journée.

Quand Rose vit que Daniel sortait son sabre ; elle en faisait de même et avec la même vitesse, il ne veux pas gagner comme celas. Et elle lui dit :

-Je pensais d'abord à une récolte, mais si vous voulez que nous commencions par celas.

Puis Rose se mettait en garde tout en disant à Daniel :

-Vous n'avez pas peur de blesser une femme monsieur Mcgregor ? En tout cas, moi je n'aie pas peur des hommes ! Alors, battez vous, vous attendez quoi monsieur Mcgregor ?

Elle s'approchait de lui tout en restant sur ces gardes, pas a pas, délicatement et furtivement ; elle s'approchait de lui pour le contrer et elle lui disait :

-Alors, vous avez peur d'une femme monsieur Mcgregor ?

dit-elle d'un ton ironique pour lui faire sortir de ces gonds. Et elle disait :

-Alors, on se bat à la loyale ou pas de quartier monsieur Mcgregor ?

dit-elle avec un grand sourire, mais elle restait toujours sur ces gardes en cas ou il attaquerait déloyalement.

[HJ : "Il retira le sable", pas le sabre ^^ C'est pas grave]

Le sabre brandi, Daniel fit glisser la lame contre celle de Rose, comme une sorte de provocation. Il s'en dégagea un bruit métallique qui crissait, un bruit que Daniel connaissait bien. Toutefois moins que celui de deux épées qui s'entrechoquent. Il dévia sa trajectoire vers la gauche, puis il revint sur la droite.

- On va dire à la loyale, déclara-t-il.

Sur ce, dès que Rose fut prête, ils commencèrent le combat. Les deux sabres claquèrent l'un contre l'autre. Il sourit quand il vit qu'elle cherchait à le provoquer. Le faire sortir de ses gongs, lui faire perdre toute déconcentration pour lui faire commettre une erreur. Afin de lui faire perdre l'avantage. Mais Daniel avait enchainé tant de combats et de batailles qu'il avait appris à observer tous les gestes, toutes les techniques, et en trouver la ou les faille(s). Il n'était pas quelqu'un qui se déconcentrait facilement. Ses adversaires ne lui avaient jamais laissé la moindre chance, il avait dû s'appliquer et canaliser absolument toute sa concentration pour être le vainqueur, donc celui qui restait en vie.

- Je ne crains pas une organisation de trente hommes, armée jusqu'aux dents et assoiffée de sang, dit-il. Mais comparée à vous, Mademoiselle Davenport, une armée de cet effectif est bien risible, finit-il, avec ironie et avec sourire.

Il avait remarqué chez Rose, une étrange manie de répéter "Monsieur McGregor". C'était curieux et cela l'amusait assez. Il se demandait si c'était plus par respect ou plus pour insister sur la provocation.

Puis le combat ce faisait entre Daniel et Rose, mais elle ne prenait pas tous ces atouts tout de suite histoire de faire durée le plaisir de le battre. Puis au bout de quelques minutes elle se dit qu'il était temps de montrer ce qu'elle sait faire. En une dizaine de seconde elle le désarma et il avait la lame du sabre de Rose sous le cou de Daniel. Rose lui disait :

-Vous êtes fort, mais pas assez pour moi, sans doute à main nue, mais pas au sabre et au fusil.

Puis elle enleva la lame de son sabre sous le cou de Daniel.

-Venez nous allons chercher de quoi manger maintenant.

dit-elle tout en se dirigeant vers la forêt.

Une demie-seconde de déconcentration permit à Rose d'en saisir l'occasion. C'était la première fois qu'il se battait contre une femme, et peut-être que cet aspect lui avait fait redouter de la blesser. En temps normal, si Rose Davenport avait été une ennemie, il l'aurait désarmée bien plus tôt ; maintenant, il ne s'était pas donné au maximum pour combattre. Contre un homme, il n'aurait pas laissé de quartier, il n'aurait songé qu'à vaincre, mais contre une femme, c'était différent. Une demie-seconde, peut-être même moins, l'avait trahi. De plus, il n'était pas au meilleur de sa forme.
La lame de Rose n'était pas assez près du cou de Daniel pour qu'il ressente la froideur du métal. Ce que lui dit la jeune femme lui parut incroyablement prétentieux et hautain. Elle se prétendait meilleure que lui à l'épée. Plus Daniel y pensait et plus l'idée lui semblait saugrenue. Impossible, il avait terrassé des dizaines, des centaines d'hommes en s'en tirant quasiment indemne - car un homme n'est pas invulnérable. Il se souvenait d'ailleurs du sang qu'il avait versé à Singapour, en compagnie de Dante Dacklan. Plus d'une trentaine de guerriers chinois, tous plus armés et entrainés les uns que les autres, avait débarqué dans les rues de la ville, prenant ainsi Daniel et son complice au dépourvu. Les chances pour que deux hommes, face à plus de quinze fois leur nombre, s'en sortent sans problèmes avaient semblé infimes et presque inexistantes. Et pourtant... Dante et Daniel étaient tous deux d'excellents combattants et il aurait été préférable pour les trente guerriers de se battre à leurs côtés plutôt que contre. Il y aurait eu moins de victimes.
Il se retint de lever les yeux au ciel face à tant d'orgueil venant de la part de Rose. La différence était que, si Daniel se s'était pas retenu, elle aurait été désarmée avait même d'avoir eu le temps de regarder son adversaire.

Quand Rose décida de retirer le sabre, elle déclara d'aller chercher à manger. Prêt à ramener un copieux repas à son équipage, Daniel rangea son sabre et alla chercher le fusil resté au campement. A l'aide de poudre et de balles, il le rechargea. Les armes à feu, à cette époque, n'étaient pas facilement rechargeables et mieux valait prévoir des munitions et une recharge d'avance.

- Et bien, allons-y.

Après une défaite amer Rose allait le laisser chasser et allait lui apprendre à trouver de la nourriture dans une île. Puis elle se dirigeait sans un mot dans la forêt. Au bous de quelques minutes elle s'arrêtait et disait :

-Regardez autour de vous et dites moi ce que vous voyez. Puis je vous dirais ce que moi je vois d'accord ?

Ce que voyait Rose était tout autre que la forêt, c'était les récolte sur les arbres, dans la terre et des animaux un peu partout, mais ça Monsieur Mcgregor ne le savait pas.

Comme prévu, Daniel entra dans la jungle. L'objectif de cette journée était "d'apprendre" à chasser en toutes circonstances et puisque Rose avait réussi à devancer Daniel la veille, elle lui devait bien ça. Il prit garde de ne pas faire craquer les branches sous ses pas pour ne pas se faire remarquer et pour se fondre dans la nature. Ses vêtements étaient propices au camouflage dans cette jungle : leurs couleurs variaient du noir au marron, en passant par le gris et par des teintes bleutées ou vertes très légères.
Ses yeux observèrent les moindres recoins de l'endroit. Celui-ci était humide et la température était assez chaude. La plus haute cime des arbres était calcinée par les rayons ardents du soleil pendant que la terre sans ombrage se craquelait par manque d'eau. Les chants des oiseaux tropicaux résonnaient dans la jungle.

Il remarqua plusieurs arbres fruitiers aux couleurs intéressantes et appétissantes. Daniel sortit son fusil, et tira le chien vers lui, histoire de le charger rapidement au cas où un animal se présenterait. Son regard se porta sur chaque branchage, sur chaque arbre, chaque tronc, sur absolument tout ce qui constituait la jungle. Il aperçut la même espèce d'animal que Rose avait tuée la veille, plusieurs oiseaux exotiques dans les arbres et quelques serpents. Mais ils n'étaient pas assez profondément dans la jungle pour repérer les animaux les plus enfouis et les plus dangereux.

- Un "sanglier", comme hier. Des perroquets, et des serpents, remarqua-t-il. Mais nous ne sommes pas assez loin pour en trouver assez. Je vois aussi des arbres fruitiers.

Il releva un pied, laissant passer un serpent, évitant que celui-ci n'ait l'envie de s'enrouler dangereusement autour de sa jambe. Tandis que Daniel gardait un sang froid incroyable, l'animal continua sa route.

Daniel le lui disait ce qu'il voyait et Rose lui disait à son tour :

-Moi je vois des récoltes partout ; aussi bien dans les arbres, que sur la terre et sous la terre. Et aussi des animaux bien-sur.

Puis elle faisait quelques pas en avant.

-Regardez la sur la terre vous croyez que c'est que de herbe, mais non si vous regardez en dessous de la terre ce sont des très bonnes patates douce dans la casserole.

dit-elle tout en tirant l'herbe en question et en lui montrant.

-Alors, essayer de me trouver quelque chose maintenant.

- ... Effectivement, répondit-il lorsque Rose lui montra les fameuses patates douces. Il prit donc garde de ne pas en écraser sur son chemin.

C'est alors qu'elle lui demanda de trouver quelque chose. Son regard arpenta la moindre parcelle de l'endroit où il se situait. Au loin, une forme dans les tons jaunes, tirant sur le vert, attira son attention. Il avança, écartant les branchages tropicaux sur son passage, et arriva bientôt au pied d'un énorme bananier. Toute une garnison de fruits pendait sur le côté, la branche qui la retenait se pliant sous son poids. Daniel sortit une dague de sa botte droite et l'empoigna de telle façon à couper cette quantité. Celle-ci manqua de tomber sur le sol mais le pirate la rattrapa. Tous ces fruits allaient servir de petit déjeuner à l'équipage. Les bananes n'étaient pas encore trop mûres, juste ce qu'il fallait. Toutes regroupées en une sorte de grappe, elles demeuraient plus faciles à transporter.

- Le petit déjeuner est servi, remarqua-t-il en tendant une banane à Rose.

Ils continuèrent de marcher, et le jeune homme constata un arbre qui conservait de gros fruits orangés et ovales. Mais ils étaient bien trop hauts pour être cueillis. Après avoir ramassé des petites pierres, il s'adonna à viser les mangues. Plusieurs d'entre elles tombèrent et roulèrent sur la verdure. Daniel s'aperçut avec satisfaction qu'il ne les avait pas endommagées.

- Ca fait déjà une bonne récolte tout ça, non ? affirma-t-il, ramassant les fruits tombés, et lançant un clin d'œil complice à son acolyte.

Rose le laissait se diriger vers un bananier et il ceuillait les bananes avec une dague. Daniel donna à Rose une banane tout en disant "le petit déjeuné est servi". Puis il se dirigea vers un arbre avec des mangues, mais elle était trop haute alors il lenssait des petites pierres pour l'aient faire tombées. Daniel disait que ça faissait une bonne récolte pour le moment, mais Rose lui répondait :

-Je pensse qu'il manque de la viande pour tout à l'heure, venez on a chasser et je vous fairait un bon truc pour se midi monsieur Mcgregor, mais il faudrait trouver des herbes et aussi des bon fruit pour le désert.

Sue ce Rose s'enfonçait dans la jungle pour trouver une grosse bête à tuer, cuisiner et surtout à manger.

Daniel sortit un bout de corde de sa poche avec laquelle il lia les deux extrémités de la "grappe" de bananes. Grâce à cela, il put la passer en bandoulière, afin de ne pas avoir les mains prises. Il retira son manteau, et y déposa les mangues, afin de former un baluchon. Il suivit Rose à travers la jungle pour trouver un peu de viande : les animaux ne devaient pas manquer dans cet endroit et la jeune femme semblait savoir où elle allait et ce qu'elle y trouverait. Lui emboitant le pas, il déambula dans un chemin sinueux, les bananes en bandoulière, les mangues protégées dans son manteau. Ses pas craquaient sur la terre parfois sèche ou sur des branches mortes.
Le jeune McGregor se demandait quel animal ils pouvaient bien rencontrer dans cet endroit, à part des sortes de sangliers et des perroquets en tous genres. Durant ses périples à bord du Hollandais Volant, il n'avait pas souvent posé le pied sur une île tropicale. Île sur laquelle il devait chasser et trouver des provisions le temps que l'équipage reprenne la route. Ce n'était pas vraiment compliqué mais une certaine connaissance des lieux et de la chasse s'imposait. Impossible d'y aller à l'aveuglette, il fallait planifier et savoir ce qui était à faire ou non. Rose lui montrait les lieux, passant devant lui, semblant détenir un certain savoir dans ce domaine.
Les rayons du soleil passaient inégalement dans la jungle, beaucoup d'entre eux étaient déroutés par les épais branchages des arbres tropicaux, asséchant des parcelles de terre qui se craquelaient et empêchaient la moindre chance de suivre la piste d'un animal : le sol manquait parfois tant d'eau qu'aucune empreinte de pattes ne pouvait être imprimée dans la terre. Dans ce cas, mieux valait miser sur la discrétion et le sens de l'observation que la faculté de suivre une piste.

Rose et Daniel étaient a présent au milieu de la jungle et tout à coup Rose s'arrêta net. Puis elle se retournait vers Daniel et lui fit signe en mettant son doigt sur sa bouche pour qu'il ne fasse pas de bruit. Au bous de quelques secondes un gros sanglier arriva et Rose sortait son fusil. Ce n'était pas la première fois que Rose avait tué un sanglier alors, elle disait en chuchotant à Daniel :

-Aller s'y vous pouvez y arriver, ce qu'il faut c'est l'agilité, la vitesse et avec surprise.

Elle le laissait s'approcher de la bête qui partie en courant et Rose lui mit une balle dans la tête. Le sanglier était mort et Rose disait à Daniel :

-Vous y arriverait avec l'habitude, l'agilité et le discretion. Nous recommençons demain et le vous s'y arriverait, soyer en certain.

Puis elle porta le sanglier jusqu'au campement, mais de faisont que le sang qui coulait de la bête n'allait pas sur sa robe. Arrivé au campement elle découpa l'animal et le faisait cuire avec des herbes. Puis elle faisait aussi une salade de fruit avec tous les fruits qu'ils avaient cueillient ; Daniel et elle. Tout était prêt pour midi tapante et elle servait les membres de l'équipage du Hollande Volant. Quand elle avait terminée le repas elle demandait à Daniel :

- vous voulez m'accompagné jusqu'à mon navire sauf que vous restez dans la chaloupe quelques minutes, je vais juste leur donner a manger et je reviens.

Sans attendre sa réponse elle commençait a marcher pour aller jusqu'à sa chaloupe avec de la nourriture dans les bras pour en donner à l'équipage de L'Intrépide.

Il avança avec précaution, le fusil braqué sur le sanglier. L'animal déguerpit lorsque Daniel s'approcha. Le pirate ne comprit pas réellement sa faute ; il avait fait preuve de discrétion pour ne pas l'effrayer. C'est alors que Rose l'acheva, d'une balle dans la tête.

- Mais j'y compte bien, répondit-il quand la jeune femme lui affirma un prochain succès, concernant la chasse.

Ils rentrèrent tous les deux au campement afin d'y préparer à manger. Rose y découpa l'animal avant de le cuire. La viande dégageait une agréable odeur de fumé qui mettait en appétit, même de bon matin. Ensuite, ils s'attelèrent à préparer une salade de fruits, composée de la récolte du matin. Vers midi, tout fut prêt et l'équipage du Hollandais Volant eut l'opportunité de déguster un repas sans avoir fait les efforts d'aller chercher à manger et de tout préparer.

Puis Rose lui demanda de l'accompagner jusqu'à l'Intrépide, endroit où elle devait donner des provisions à son équipage. Daniel la suivit et fit monter Rose dans la chaloupe. Il poussa la barque jusqu'à ce que l'eau soit presque arrivée à hauteur de ses genoux. Il y monta à son tour, s'empara des rames et fit avancer la chaloupe jusqu'au navire. Vu en contreplongée, à bord d'une chaloupe, le vaisseau semblait gigantesque. Daniel en admira les détails et remarqua que l'Intrépide était véritablement un beau bâtiment.

- On y est, fit-il, lorsque le navire fut assez prêt pour descendre de la chaloupe et monter sur le pont.

Daniel aidait Rose à monter dans la chaloupe et il ramait jusqu'au bateau. Quand Rose était sur le pont elle amenait à manger au Capitaine de L'intrépide et lui disait :

-Voilà votre repas Capitaine, puis-je retourner sur l'île pour aller chercher de la nourriture ?

Puis le Capitaine de L'intrépide lui répondait :

-Oui, bien-sur, mais je te veux ici avant la tomber de la nuit !

Puis Rose repartait sur l'île en compagnie de Daniel, arriver sur l'île Rose lui demandait :

-Et bien Monsiuer Mcgregor que faisons-nous maintenant ?

La chaloupe avait légèrement bougé lorsque Rose monta sur le pont du navire. Daniel entendit une brève conversation avant que la jeune femme ne remette les pieds dans la barque. Elle lui demanda ce qui était prévu. En vérité, Daniel n'en savait rien ; il finirait bien par trouver mais pour le moment, aucune idée ne lui effleurait l'esprit. La chasse avait été faite le matin, tout comme la cueillette.

- On verra cela une fois le pied à terre, sourit-il.

Il saisit les deux rames et, le bois un peu rongé comprimé dans les paumes, il manœuvra la chaloupe afin de reprendre la route de la plage. Les rames laissaient une marque dans l'eau, plissant la surface de la mer tout en faisant avancer la barque. Combien de fois Daniel avait-il pris les rames ? Il ne les comptait plus. Le soleil ardent se reflétait dans l'océan, aveuglant celui qui osait y contempler son reflet doré. Ils ne leur fallut pas longtemps avant d'accoster de nouveau sur la plage au sable déjà chaud. Le jeune McGregor descendit de la barque, fit descendre Rose et la mit totalement sur le sable, pour éviter qu'elle ne s'en aille au gré de l'océan. Le bas de son pantalon, jusqu'aux genoux, était encore mouillé, mais Daniel savait qu'avec une telle chaleur, ses habits ne mettraient pas beaucoup de temps à sécher et à retrouver un aspect moins désagréable.

» Rose Davenport.
» Un RP avec Rose ?