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 Mélancolie sur les quais (Libre)

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Isabelle Brookfield

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Isabelle Brookfield


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MessageSujet: Mélancolie sur les quais (Libre)   Mélancolie sur les quais (Libre) Icon_minitimeDim 7 Juin - 19:06

« Je repense à toi encore, tu es dans chaque parcelle de mon pauvre esprit, dans toute mon âme. Si tu voyais comment tu me manques, comment j’aimerais encore sentir tes doigts fins dans mes cheveux ; en vue de les recoiffer, ou simplement pour le fait de jouer dedans quand je venais de les laver… »

Sur le quai, habillée dans une élégante robe noire et rouge, qui avait un fier côté médiéval ou même début renaissance, Isabelle se tenait, assise, les pieds touchant presque l’eau salée, coloré en cette nuit d’une couleur d’encre de chine. Elle avait simplement l’air d’une noble vêtue ainsi, peut-être que personne ne la remarquerait ; le port était vide. Seulement les reflets argentés de la lune qui brillait encore une fois très haut dans le ciel pouvait donner un peu de lumière à une nuit noire comme celle-ci. Pourquoi se tenait-elle encore à Port-Royal, dans un endroit où elle savait qu’elle aurait bien pu se faire accuser et devenir encore une fois une cible facile pour la Compagnie ? Nul ne le savait, mais pourtant, son air rêveur, ailleurs, pouvait peut-être signifier beaucoup. Ses yeux noisettes suivaient les mouvements lents des petites vagues dans la mer, mais tout se passait dans ses pensées. La jeune femme repensait à tout, elle remettait tout en question dans son esprit. Oh, et elle savait qu’il lui restait encore beaucoup de temps à vivre, qu’elle n’aurait pas une vie facile. Dans une lointaine parcelle de son esprit, elle repensait à la vie de noble, ce qu’elle serait devenue s’il n’y aurait pas eu tous ces drames au sein de sa famille.

« J’ai totalement changé de vie depuis ton départ, partant de fille de bonne famille à pirate. Tu sais, ils ne sont pas si méchants, si tu les connaît mieux. J’ai réussi à mettre ma peur des hommes de côté avec certains, bien que la crainte reste toujours d’une certaine manière. Je me maudit intérieurement d’être si sensible émotionnellement, car si je ne l’étais pas, j’aurais surement moins de mal à survivre… survivre, je ne vis plus, je ne fais que survivre depuis un moment. Je me demandes encore si tu me voies de là où tu es maintenant, car moi, je ne te vois plus. Mais oh, ce que je donnerais pour te retrouver ! Mais je sais que seul mes rêves et mes souvenirs peuvent me permettre un tel miracle. »

Comme un fantôme se dressant parmi les vivants, une âme perdue, elle soupira. Le bout de ses orteils touchaient maintenant les vagues de l’eau salée, un petit vent venant de se lever sur une nuit tout de même chaude. L’eau était tiède, les navires bougeaient lentement sur les vagues, on pouvait entendre par moments les bruits de cordages et d’eau frappant les navires silencieusement. Tout était si silencieux… Aucun bruit, il était beaucoup trop tard. Le soleil se lèverait dans quelques heures à peine, la jeune femme n’avait malheureusement pas trouvé le sommeil. Beaucoup de navires étaient attachés sur les quais, beaucoup étaient ceux de la Compagnie, mais habillée comme cela, ses cheveux peignés et avec une robe comme celle-ci, personne n’aurait pu croire une seule seconde qu’elle était pirate. Venant d’une famille noble, elle savait ses manières et pouvait facilement se faire passer pour une noble… Quoique sa peur des hommes était parfois un peu trop forte…

« Pendant les nombreuses journées où je te demandais conseil, que tu étais là pour moi, quand tout semblait avoir basculé… Tu m’as toujours soutenu, mais maintenant, je n’ai plus rien… Plus rien, sauf une sœur dont je ne savais pas l’existence jusqu’à quelques temps, mon sabre, mon navire. J’ai presqeue perdu foi en ma famille et en moi-même. »

Sur son côté se tenait un grand navire, dans toute sa splendeur. D’une couleur brune comme le bois, les voiles aussi blanches qu’un nuage dans un ciel bleuté, ce navire semblait fier. Sur son côté, à l’avant, écrit en peinture, on pouvait lire ‘Le Fallen Angel’, un nom qui pouvait représenter un état d’esprit présent en ce moment, qu’elle n’aurait jamais cru avoir quand elle l’avait baptisé. Son sabre ne l’avait jamais quitté depuis qu’elle s’était sauvé de chez elle, dans une journée morbide et triste. La journée où elle avait perdu foi en son père, qu’elle avait vu l’âme de sa mère quitter son corps.. Sa rencontre avec Katherine avait été tout à fait innatendue. Jamais elle aurait cru avoir une jumelle… La jeune femme se leva silencieusement, caressant la coque de bois de son navire de ses doigts fins en marchant lentement sur son côté, repensant encore une fois à son passé, à tous les moments marquants de son existence…

« Parfois, je regarde cette affreuse marque rougeâtre sur mon poignet, les mauvais souvenirs de ton assassinat me reviennent souvent à l’esprit dans ces cas difficiles. Le médaillon que tu m’as donné il y a de cela quelques années me porte chance, j’en suis certaine. Seulement, il me fait penser à toi et à ton sourire tendre. Tu me manques. »
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Whilelm von Rastinger

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MessageSujet: Re: Mélancolie sur les quais (Libre)   Mélancolie sur les quais (Libre) Icon_minitimeSam 13 Juin - 19:34

Ce soir là, le baron Whilelm Von Rastinger caracolait aux alentours des quais de Port-Royal. De séjour dans la cité portuaire, il avait voulu profiter de cette nuit paisible pour monter le nouvel Alezan qui lui était parvenu de Nouvelle-Angleterre. une belle bete qui valait son prix, quoique peu docile. Le capitaine de l'Intrépide était suivi par Franziska Von Rastinger, sa nièce de dix-sept ans, qui chevauchait en amazone une jument blanche empruntée à des dignitaires de l'Ile. Whilelm avait tenu à apprendre à la jeune fille l'art de l'équitation, qui faisait partie intégrante de l'éducation de toute personne bien née en Prusse. Mais pour l'heure, Franziska semblait éprouver quelques difficultés avec sa jument, et elle l'on la voyait caracoler plusieurs mètres derrière son oncle. Whilelm sourit, mais se refusait à l'aider véritablement. Comme le disait si bien Jean-Jacques Rousseau, l'un de ses modèles, "il faut apprendre par soi-meme"...

En circulant près des pontons, Whilelm s'arreta devant une rangée d'une dizaine de canons, qui avaient été mis en batterie par Lord Cutler beckett pour tenir à l'écart d'éventuels navires pirates. Le capitaine de l'Intrépide avait lui-meme supervisé l'installation de ces armes de mort, qui se dressaient, menaçants, face au large, tel des pistolets braqués sur les pirates. A sa grande surprise, il n'aperçut que le quai n'était pas désert: la silhouette de deux hommes se détachait derrière un palmier. La lumière de la lune lui dévoila un officier en tenue chamarrée de la Compagnie des Indes qui discutaient avec une sentinelle en gilet rouge, arme à l'épaule, s'appuyant sur l'affut d'un canon. Sans doute des instructions à transmttre. Von Rastinger se sentait de bon humeur ce soir-là, c'est pourquoi il voulu rejoindre la conversation.

-Bien le bonsoir, Messieurs. Quelles sont les nouvelles ?

Le soldat se mit instantanément au garde-à-vous tandis que l'officier dévisagea un instand le nouvel inconnu monté sur un cheval. Il dut reconnaitre le capitaine de l'Intrépide, car il s'inclina à son tour:

-Lieutenant Mountbatten, à vos ordres mon capitaine. Il n'y a rien d'important, je transmettait à cet homme des instructions sur la position des canons.

Whilelm ne put s'empecher d'etre blessé, car il n'avait senti dans le regard des deux hommes que ce respect froid que tous lui vouaient, quand ce n'était pas du mépris. En cette nuit paisible, il aurait espéré une conversation agréable avec ces militaires. Mais enfin, tel était le prix à payer lorsque l'on avait un accent allemand et des galons convoités par beaucoup.

-Bien. Je vous souhaite une bonne soirée.

Puis l'aristorcate Prussien tourna le dos à ses interlocuteurs pour poursuivre sa traversée des quais. Il eut juste le temps, amusé, de voir sa nièce Franziska sur le point de tomber de cheval tandis qu'elle saluait les deux hommes.

Tandis qu'il admirait le reflet de la lune sur la belle mer, Whilelm se mit à réfléchir sur la Nature et sa richesse, car une telle beauté l'inspirait à la réflexion. Non, il ne regrettait pas d'etre sorti ce soir-là. Il sourit à la vision d'un dauphin sautant hors de l'eau avant de replonger, sans doute en train de traquer les poissons. Comme Port-Royal et son quotidien morne lui apparaissait loin, sur cette plage silencieuse ! A peine apercevait-il les premirèes rangées de maison dans le lointaint, ainsi que la sombre et menaçante silhouette du Fort. Hélas, il devrait très bientot y revenir, car la nuit ne durerait pas éternellement.

Von Rastinger fut tiré de sa philosophie quand il aperçu dans le lointain la grande sihouette d'un navire. Prit par la curiosité, il ne put s'empecher d'utiliser sa longue-vue afin de lire le nom du Batiment sur l'avant. Le "Fallen Angel".

*Ma foi, voici un nom bien intriguant. L'ange Perdu...*

Toutefois, il aperçu une silhouette qui marchait au pied du navire. Etrange.. A cette heure, tout le monde était sensé dormir, et les soldats de la Compagnie ne patrouillait pas dans ce secteur. Un instand, un scénario rocambolesque naquit dans son esprit: un espion pirate attendait ici un de ses collègues pour lui transmettre des informations secrètes sur les plans de la Compagnie des Indes !

Whilelm se ressaisit, mais le doute ne l'avait pas quitté. Comme disait l'adage, "on n'est jamais trop prudent". Il désirait aller voir ce qui se passait en personne. C'est pourquoi il se tourna vers sa nièce, qui venait tout juste de le rattraper, lui disant:

-Franziska, je pense que vous vous souvenez du chemin pour rentrer au manoir ?

-Certes, mon oncle, mais...

-Rentrez tout de suite. J'ai une affaire importante à régler.

-Pourquoi maintenant ?

-Faites ce que je dis !

Franziska parut surprise du ton brusque de son oncle, mais elle obéit aux injonctions de Whilelm, et disparut de l'horizon. Satisfait, le Prussien caracola vers l'inconnu, bien décidé à découvrir son identité et à démasquer un éventuel danger. Il repensa au lieutenant Mountbatten et à la sentinelle, qui ne devaient pas se trouver loin. Au premier coup de feu, ils pourraient venir en aide à Von Rastinger, ou dumoin sonner l'alarme.

Von Rastinger arreta sa chevauchée à quelques pas de l'Inconnu. il reconnu avec surprise qu'il s'agissait d'une femme, en tenue élégante de la bonne société. meme si toute sa méfiance ne s'en alla pas, il abandonna cette idée saugrenue de conspiration, et ,descendant de cheval, il dit d'un ton bienveillant à isabelle Brookfield:

-Mes hommages, madame. Mais que faites-vous donc près d'un navire à cette heure tardive ?
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Isabelle Brookfield

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MessageSujet: Re: Mélancolie sur les quais (Libre)   Mélancolie sur les quais (Libre) Icon_minitimeSam 13 Juin - 21:09

C’était une humeur bien mélancolique qu’Isabelle avait, sur les quais. Repensant toujours autant à la même personne, elle ne pouvait s’empêcher de penser à tout ce qu’elle serait devenue si elle ne serait pas morte aux mains de son propre père. Sa mère lui manquait énormément. Peut-être ne pouvait-elle pas vraiment se considérer comme pirate, quoiqu’elle était définitivement plus libre ainsi, moins prise par des règles et autres. Jamais elle n’avait tué, sauf pour se sauver, une fois, de cette ville en compagnie de sa jumelle et de ce fameux Jack Sparrow à l’aide d’une autre femme qui leur avait été bien utile. C’était pour sa survie… Et elle avait eu beaucoup trop peur pour retenter le coup une autre fois. La mort est une chose que tout le monde redoute, même elle. L’instinct de survie était toujours plus fort que tout le reste, fallait avouer. Pourquoi ? Qui le saurait vraiment ? C’était un secret que les Anciens gardaient. À quoi bon vivre quand dès qu’on nait, notre temps est compté ? Est-ce pour apporter des richesses aux générations suivantes, ou pour amuser ceux qui viennent des autres mondes, s’il y en a ? Peu importe.

« Tu sais, ce n’est pas toujours évident de vivre sans toi, ma confidente, celle qui me donnait des conseils dans les temps difficiles. Parfois j’aimerais que tu reviennes me dire quoi faire dans certaines circonstances… Ah, qu’est-ce que je dois faire, maintenant ? J’ai de la difficulté à penser à l’avenir, car tout semble se perdre dans une impasse plus le temps avance. Si tu peux m’entendre, de l’endroit où tu te trouves… Guide-moi, je t’en prie. »

Ses doigts continuaient d’effleurer le navire, sa tête prise dans de nombreuses réflexions et mélancolies. Sa fatigue estompée, elle regarda maintenant l’horizon, la mer argentée par le reflet de la lune, les petites vagues ondulant ce grand miroir qu’était la mer. Si merveilleuse et si mystérieuse à la fois. Elle gardait de nombreux secrets que personne ne pouvait vraiment voir. Pendant une fraction de seconde, le saut d’un dauphin la plongea dans le passé. Tout bascula dans son esprit, qui se remémorait maintenant les jours où, assise sur le navire de son père, elle regardait ces mammifères marins nager avec eux, par curiosité, pour s’amuser aussi. Un sourire éclaira pendant un moment son visage, jusqu’à ce que la silhouette de son père mit fin à ce souvenir. Elle secoua la tête, ne voulant plus penser à de telles horreurs. Elle entendit des sentinelles parler, plus loin, mais ne dit pas un mot. À quoi bon ? Personne ne pouvait même penser qu’elle était pirate, avec ses airs de noble. De plus, elle ne venait nullement ici pour la guerre. Cet endroit était rarement fréquenté, même par la garde de la Compagnie des indes, mais ce n’était pas la raison de sa venue ici. Arrivée à Port-Royal quelques heures plus tôt, elle ne s’était qu’acheté que de quoi manger avant de retourner ici, de contempler le soleil couchant et maintenant la lune argentée qui régnait sur les Caraïbes. Un autre soupir passa la barrière de ses lèvres fines tandis qu’elle enleva une mèche de ses cheveux bruns de son visage pâle. La nuit était calme et tiède, ce qui était bien dans un cas comme celui-ci. La jeune femme n’aurait certainement pas aimé rester dehors dans un temps froid.

Les souvenirs peuvent souvent causer une grande tristesse, surtout quand ils reviennent tous à la même fin douloureuse de la mort. Enfin… Ce n’est pas toujours beau, la vie, c’est un enfer replié de petits moments de bonheur. Même si sa vie était bien pendant quinze ans, ses dernières années se résumaient à rien d’intéressant, rien qui pouvait motiver quelqu’un à continuer. Le confort de ses rêves les plus profonds la sauvaient de tout le reste, mais la jeune pirate ne pouvait pas dormir en ce moment. Elle en était bien incapable par la cause de ses pensées. La vue était aussi trop belle pour dormir… Depuis combien de temps déjà contemplait-elle la nuit ? Trop de temps, mais pas assez à son goût.

Une voix d’homme se fit soudainement entendre. Isabelle sursauta, se retournant rapidement avec des yeux surpris. La jeune Brookfield ne l’avait pas entendu arriver, pourtant, il était sur un cheval ! La brunette se maudissait pour son inattention. Elle ne pensait pas être dérangée, mais tout de même… Ça lui aurait évité une crise de panique. Il descendit ensuite de son destrier, détendant un peu la jeune femme. Il avait l’air moins imposant de cette façon. Tout de même, elle devait le regarder de haut, n’étant nullement très grande. Il portait un uniforme de la compagnie, plus précisément celui d’un capitaine de navire. Ses mains eurent tôt fait de se mettre à trembler, car elle avait une peur envers les hommes depuis que son père avait assassiné sa mère et presque fait la même chose avec elle. Isabelle resta silencieuse pendant un bon moment, ne sachant quoi répondre à cela. Autant dire la vérité, en en cachant une partie du moins plus importante.


- Je n’arrivais point à fermer l'œil, des pensées ne cessent de hanter mon jeune esprit, répliqua-t-elle, sa voix un peu tremblante mais tout de même assurée. Il ne semblait pas vouloir rien lui faire, mais elle restait tout de même méfiante. Cependant, elle n’était aucunement armée, son sabre dans son navire. Peut-être n’aurait-elle pas besoin de l’utiliser, après tout. De plus, la nuit est très belle, donc je ne voulais pas rater un tel spectacle...

Elle fit un petit sourire, du plus sincère qu’elle le pouvait. Elle n'osa pas le regarder directement dans les yeux, mais détaillait son visage de ses yeux noisette, essayant de se rappeler, malgré la noirceur, de celui qui se tenait devant elle. Mais aucun souvenir ne lui venait à l'esprit.
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Whilelm von Rastinger

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MessageSujet: Re: Mélancolie sur les quais (Libre)   Mélancolie sur les quais (Libre) Icon_minitimeVen 19 Juin - 9:21

Von Rastinger se rassura: la jeune fille en face de lui semblait aprfaitement innofensive. Elle apparaissait meme divaguer, disant que "des pensées hantaient son jeune esprit". Whilelm fut touché par cette mélancolie, et ajouta à la suite d'Isabelle:

-En effet, cette nuit est l'une des plus belle et tranquilles que j'ai vu depuis longtemps. Voyez-vous, il est exeptionnel que le ciel soit vide de nuages en cette saison, ainsi qu'une pleine lune. De plus, à cette heure, tout Port-Royal doit dormir en paix exepté quelques sentinelles.

Tandis qu'il parlait, Whilelm s'était éloigné quelque peu du bateau, et ses bottes de cavalerie marchaient à présent dans le sable mouillé de la plage. C'est alors qu'il intercepta une créature qui rampait lentement vers le large. C'était un petit mollusque recouvert d'une carapace et avançant tel un mille-pattes. Il semblait pressé de retourner à la mer. Rastinger l'attrapa par la queue, sans le soulever.

Spoiler:

-Regardez cette créature. Je crois qu'il s'agit d'une limule, telle qu'on en rencontre sur les cotes américaines. Chaques années, elles profitent de la pleine lune pour se rassembler sur les plage, sans doute pour y pondre leurs oeufs. Celle-là devait etre une retardataire.

Comme la limule ne semblait pas apprécier d'etre retardée dans son parcours, Whilelm finit par la lacher, et le mollusque s'enfuit prestement vers la mer. Le Prussien avait reconnu cette animal car il avait passé sa jeunesse à étudier avec passion les sciences naturelles, particulièrement se qui se rapportait au Règne Animal.

Mis de bonne humeur par la découverte de la limule, Von Rastinger revint devant Isabelle et enlevant son chapeau, il déclara:

-Veuillez m'excuser, je ne me suis pas présenté. Je suis le baron Whilelm Von Rastinger, au service de la Compagnie des indes orientales et capitaine du navire l'Intrépide. Et vous ?

Il regarda encore une fois le Fallen Angel, se dressant face à la mer.

-Appartenez-vous à l'équipage de ce batiment ?
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MessageSujet: Re: Mélancolie sur les quais (Libre)   Mélancolie sur les quais (Libre) Icon_minitimeSam 20 Juin - 4:14

Son ton avait réussi à la rassurer quelque peu. Elle fit un autre petit sourire, regardant un moment ailleurs. La jeune pirate ne fit que répliquer par un léger hochement de tête. La mer était assez calme, et Isabelle calmait peu à peu la peur qui était toujours présente. Il ne semblait pas lui vouloir de mal, mais on ne savait jamais. Il était armé… Après tout, elle n’aurait qu’à courir pour se rendre sur le pont de son navire si quoi que ce soit arrivait. Cependant, il ne semblait pas être hostile et en aucun cas semblait-il mauvais. Pourtant, l’agressivité de son père lui avait bien démontré qu’il ne fallait jamais se fier aux apparences. Elles pouvaient être très trompeuses. Dire que même une personne de confiance pouvait nous faire un si grand mal... La jeune femme soupira, entendant les paroles de l’homme. Il la retira de ses pensées en lui disant de regarder, ce qu’elle fit. Elle leva un sourcil, ne connaissant pas la créature qu’il venait de stopper dans sa course pour retourner dans la vaste mer.

- … Ah bon, je n’en savais rien. Répliqua-t-elle, sur un petit ton admiratif. Elle n’avait jamais entendu parler d’une telle créature auparavant. Je n’en savais rien. Merci de m’avoir éclairé à ce sujet, je tâcherais de m’en souvenir.

Puis, il se présenta, enlevant son chapeau. Capitaine de l’Intrépide… Elle avait bien vu, il travaillait pour la compagnie des Indes Orientales. En plus, il était capitaine. Dangereux… Très dangereux, surtout pour une pirate. Enfin, elle ne savait plus ce qu’elle était. Née dans une famille de gouverneurs Français, elle s’était sauvée de chez elle à l’âge de quinze ans à cause d’évènements bien malheureux. Après, elle était devenue pirate, cherchant toujours pour de nouveaux trésors, partout sur les mers. Elle avait toujours fait de son mieux, malgré toute cette colère et cette tristesse qui ne cessait jamais de l’envahir. Isabelle se pencha légèrement en tenant sa robe du bout des doigts.

- Je suis Isabelle Brookfield, fille d’Edward Brookfield, gouverneur d’une colonie de France. Fit-elle, toujours avec un sourire sur le visage.. Enchantée de faire votre connaissance, Whilelm.

Quoi de mieux que de dire sa réputation au début de tout ? Cela la sauverait peut-être d’une mort certaine. Puisqu’elle venait d’une famille réputée, elle pouvait se compter chanceuse. Peut-être connaissait-il son père… Ou du moins peut-être avait-il déjà entendu son nom quelque-part. Son père avait toujours aimé naviguer, peut-être que ce vaillant Capitaine de l’Intrépide avait déjà croisé sa route. Le Fallen Angel ne ressemblait en rien à un vaisseau pirate. L’ensemble du navire avait été construit pour elle, il y a de cela quelques années, à la demande de son père. Il avait beaucoup de ressemblance avec les autres navires de la Compagnie. À la question du Capitaine, Isabelle ne fit que tourner son regard sur son navire, remettant sa douce main sur la coque de celui-ci en la caressant quelque peu.

- En effet, oui. Lança-t-elle, avant de retourner son regard noisette sur l’homme. J’en suis la capitaine, en fait. Je n’ai pas vraiment d’équipage, ce qui peut avérer la tâche parfois difficile. Ce somptueux navire a été un cadeau de mon père il y a de cela quelques années.

La mémoire de son père hantait maintenant son esprit. Peut-être en avait-elle fait trop mention dans ses phrases. La gorge serrée, elle baissa le regard un instant.
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Whilelm von Rastinger

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MessageSujet: Re: Mélancolie sur les quais (Libre)   Mélancolie sur les quais (Libre) Icon_minitimeMer 24 Juin - 9:35

Ainsi, son interlocutrice n'était autre que la fille d'Edward Brookfield, gouverneur d'une colonie française. Voilà qui explisuait sans doute que le prénm et le nom d'Isabelle soient issus de deux langues différentes. Toutefois, Whilelm avait récemment entendu parler de ce gouverneur Brookfield. Des nouvelles sinistres, qui risqueraient de blesser Isabelle. Il se résolu à garder le silence pour l'instand.

La jeune femme se présenta comme la capitaine et seule membre d'équipage du Fallen Angel. Von Rastinger en fut très étonné. Qu'une femme soit capitaine était déjà plutot rare, mais qu'elle arrive toute seule à controler un navire ? Cela voulait dire que Isabelle devait etre extrèmement solitaire, pour choisir de guider toute seule son navire.

-Mais... Ne craignez-vous pas les abordages, en pleine mer ? Et comment embarquer seule les marchandises ?

La nuit restait toujours aussi tranquille et silencieuse. Whilelm se dit qu'il lui fallait rentrer, à présent. Franziska devait déjà etre au manoir, actuellement. Mais avant de quitter Isabelle, il voulut lui dire la vérité. Tous les philosophes recommandaient la sincérité.

-Isabelle... De triste nouvelles me sont parvenues à propos de votre père, le gouverneur Brookfield. On l'a retrouvé pendu à ses propres draps, dans son manoir, non loin du corps de sa malheureuse épouse. Tout semble indiquer un suiscide...
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Isabelle Brookfield

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MessageSujet: Re: Mélancolie sur les quais (Libre)   Mélancolie sur les quais (Libre) Icon_minitimeJeu 25 Juin - 4:18

L’interrogation de Whilelm ne lui était pas inconnue, puisqu’elle se faisait souvent demander comment elle apportait de la marchandise toute seule. Très ingénieuse, Isabelle optait surtout pour des plus petites caisses pour transporter ce qu’elle avait besoin, à la place des grands barils, qui auraient été franchement trop lourds pour ses petits bras. Pour les abordages, il était bien rare que de telles choses se produise. Pour dire vrai, elle ne se rappelait simplement pas que ce soit arrivé. Von Rastinger venait de faire naitre une petite crainte dans son esprit, mais toutefois, elle restait bien confiante.


- Les plus petites caisses me sont d’un grand secours pour les marchandises. J’opte souvent pour celles-ci au lieu de m’affaiblir avec les grands barils. Je ne suis pas très forte, il est vrai, mais je me débrouilles pas mal, faut le dire.

Les paroles du Capitaine de l’Intrépide la frappèrent d’un seul coup. Ils semblèrent raisonner dans son esprit durant de nombreuses secondes, tandis que sur son visage régnait une expression figée d’horreur, de surprise et d’incompréhension. Elle avait quitté la maison il y a de cela cinq ans, donc la pauvre Isabelle n’avait pas été au courant de quoi que ce soit concernant son père. Depuis combien de temps cette nouvelle circulait-elle ? Isabelle ne savait plus quoi penser maintenant. Sa respiration semblait s’accélérer, tandis qu’un grand étourdissement s’emparait d’elle. Une grande confusion refaisait surface au même moment que des centaines d’émotions. Elle ne savait même plus si elle devait être contente de cette nouvelle ou s’en désoler. La jeune femme mit une main sur sa tête, les yeux grands ouverts, ne comprenant rien de ce qui se passait.

- Q…Quoi… ? Murmura-t-elle, le regard perdu dans le vide.

Au risque de s’effondrer sur le quai, Isabelle mit sa main libre sur le Fallen Angel, toujours à ses côtés. Quelle atroce nouvelle… Il s’était donc enlevé la vie après avoir fait ce crime… Mais pourquoi ?
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MessageSujet: Re: Mélancolie sur les quais (Libre)   Mélancolie sur les quais (Libre) Icon_minitimeDim 28 Juin - 12:21

Ainsi, Isabelle optait pour les petites caisses. Solution ingénieuse, Whilelm en avait déjà entendu parler par de nombreux techniciens. mais qui présentait un inconvénient: le temps pour toutes les transporter à bord était déculpé.

Soudain, Isabelle eut un malaise. L'annonce de la mort de son père semblait l'avoir anéanti. Elle s'appuyait sur le Fallen Angel pour ne pas s'effondrer. Von rastinger était désolé pour la tristesse de la jeune femme, mais il se répétait que tot ou tard, elle aurait fini par l'apprendre, et que sa réaction n'aurait pas été moin différente. Il n'y avait pas de remord à avoir.

-Je... je suis désolé, mais c'est la vérité.

Whilelm savait également que, compte tenu de la disparition d'Isabelle, toute la fortune du gouverneur Brookfield était revenue à un cousin éloigné de la jeune femme. Mais le capitaine ne jugea pas utile d'accabler encore plus Isabelle pour l'instand.

C'est alors que survint en courant dans le sable malgré ses chaussures à guetres le soldat de la Compagnie de tout à l'heure. Se mettant au garde-à-vous, il demanda à Whilelm:

-Mon capitaine, j'ai entendu des bruits suspects dans ces environs, et j'ai cru bon...

-Vos oreilles confondraient-elles une simple conversation avec le déplacement d'une armée pirate, soldat ? Retournez immédiatement surveiller vos canons.

Devant le ton froid de son supérieur, le fusillier repartit aussitot vers son poste de garde après s'etre découvert en présence d'Isabelle. il eut juste le temps d'entendre la voix de Whilelm qui ajoutait:

-Revenez de temps à autres jeter un coup d'oeil à ce navire. Qu'il ne lui arrive rien !

Une fois l'affaire réglée, Whilelm se tourna vers Isabelle, et dans l'idée de la réconforter et de se faire pardonner, il proposa:

-Vous plairait-il de passer cette nuit dans mon manoir, au lieu de rester seule sur votre navire ? Ma nièce et moi serions heureux de vous accueillir...
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Isabelle Brookfield

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MessageSujet: Re: Mélancolie sur les quais (Libre)   Mélancolie sur les quais (Libre) Icon_minitimeDim 28 Juin - 23:50

La pauvre Isabelle ne savait plus où donner la tête. Son père s’était donc suicidé à la suite de ce meurtre, il y a de cela cinq ans. Sa disparition aurait surement fait passer pour un autre meurtre, mais qui savait que c’était son père, le responsable de tout cela ? Personne, bien entendu. Personne ne saurait jamais que c’était lui qui avait voulu tuer sa femme et sa fille, avant de s’enlever la vie. Mais pour quelle raison aurait-il fait une chose pareille ? Tant de choses avaient changé en si peu de temps, sans même qu’elle ne s’en aperçoive. Ça faisait mal d’y repenser, de se troubler avec ses souvenirs, mais c’est tout ce qu’elle savait faire depuis son départ du manoir. Qui gouvernait maintenant cette colonie française ? À en tenir à l’héritage, ce devait bien être un de ses cousins, ou même un de ses oncles. Elle avait une grande famille, mais tous la connaissait, comme elle se souvenait de tout les visages. Tous avaient vécu dans la noblesse de la famille, surtout par la cause de l’héritage. Serais-ce un Brookfield, ou un Craine ?

Quoi qu’il en soit, que ce soit l’un ou l’autre, ça n’empêchait pas qu’elle devrait, elle aussi, faire son deuil et pardonner les erreurs de son père pour le laisser partir. Sa rancune qu’elle avait éprouvé pour qu’il ait essayé de la tuer et qu’il ait tué sa mère, ainsi que sa tristesse sur le fait qu’elle n’aurait jamais pensé qu’il serait capable d’une telle chose. Jamais elle ne l’aurais cru capable d’une telle chose, mais elle éprouvait beaucoup d’amour pour son père, et le fait qu’il soit mort la remplissait d’une colère inexpliquée, et d’une certaine tristesse. La rancune restait, car jamais ne pourrait-elle le pardonner, même s’il était parti. Se tenant toujours sur le Fallen Angel, Isabelle ne pouvait s’empêcher de verser des larmes.

Une autre voix masculine se fit soudainement entendre, faisant sursauter la jeune femme qui ne s’était attendue à rien. Ce soldat croyait avoir entendu des bruits suspects, mais Whilelm le ramena à l’ordre, lui ordonnant de retourner à son poste. Isabelle soupira, soulagée qu’il s’en aille. Elle ne supporterait pas d’être entourée de tant d’hommes à la fois. Ça ne fut pas très long que le Capitaine de l’Intrépide lui demanda de revenir de temps en temps pour assurer la sécurité du Fallen Angel. Le geste de celui-ci toucha Isabelle, qui, toujours aussi perturbée, réussit à reprendre moindrement son équilibre.


- Merci à vous, Whilelm. Murmura-t-elle, séchant du dos de sa main quelques larmes.

Puis, il lui proposa de venir à son manoir pour passer la nuit. La jeune femme releva son regard noisette sur le Capitaine de l’Intrépide, un sourire reconnaissant au visage. Cette douleur vive de ses souvenirs mélangés avec la mort de son père qu’elle venait d’apprendre serait plutôt brusque à accepter, ce n’était pas une épreuve à laquelle elle voulait être confrontée seule.


- Je vous en serais éternellement reconnaissante, finit-elle par lâcher, de sa voix nouée par l’émotion. Merci encore.
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Whilelm von Rastinger

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MessageSujet: Re: Mélancolie sur les quais (Libre)   Mélancolie sur les quais (Libre) Icon_minitimeLun 6 Juil - 9:58

Isabelle accepta l'offre de Whilelm. Elle paraissait meme etre rassurée de ne pas rester seule. Sans doute le traumatisme de la mort de son père, jugea l'allemand. Mais il y avait autre chose. Whilelm le sentait, Isabelle avait été marquée par un évènement du temps où elle vivait encore chez Lord Brookfieeld, et elle ne l'avait jamais oublié.

Von Rastinger préféra descendre de cheval pour prendre le chemin du retour, car il savait que l'animal ne pouvait supporter deux cavaliers. Tout en empruntant à l'envers le chemin qu'il avait utilisé pour venir sur la plage, le capitaine ajouta à l'adresse d'Isabelle:

-Suivez-moi, je connais le chemin. N'ayez crainte pour votre navire: le soldat de tout à l'heure derait passer de temps à autre vérifier que tout va bien.

Tandis qu'il marchait dans le sable de l'Ile, Von Rastinger contemplait le ciel étoilé, plus pur à Port-Royal que dans aucune autre région du monde. La beauté et l'harmonie de ce spectacle le portait encore une fois à la réflexion, et il s'interrogea sur les Origines de ce vaste univers, et surtout sur cette question qui déchirait ses contemporains: y avait-il de la vie ailleurs ? En effet, la question de la vie au-delà de la terre était très souvent abordéee dans les cercles des intellectuels et des philosophes ces temps-ci, depuis que Cyrano de bergerac avait publié au siècle dernier une "Histoire des Etats et Empires de la Lune". Mais si cette énigme interpellait Whilelm, et qu'il y consacrait d'intenses moments de réflexions, il veillait à ce que nul autour de lui ne le sache, de peur de le prendre pour un huluberlu, comme était parfois considéré les Philosophes des Lumières.

Von Rastinger sortit de sa reverie en voyant qu'i avait atteint la colline aux canons qu'il avait traversée tout à l'heure. La douzaine de pièces d'artillerie était toujours en place, défiant les navires présents dans la baie. Le soldat qui les gardait avait disparu, sans doute parti se ravitailler, mais les canons n'avaient rien perdu en majesté, se dressant face au large. Whilelm ajouta à l'adresse Isabelle:

-Si jamais Port-Royal venait à etre assiégée, aucun navire pirate ne pourrait échapper au feu de ces pièces lourdes. Ce fut une bonne initiative du gouverneur de les placer ici.

Le capitaine lacha un instand la bride de son cheval, qui s'en alla brouter à quelques pas des fougères tendres. De son coté, Whilelm posa le pied sur l'affut d'un des canon et déclara à Isabelle, tout en contemplant une constellation dans le ciel:

-Savez-vous que sont els étoiles, mademoiselles Brookfield ? Nos contemporains ont tendance à les considérer comme des lucioles géantes accrochées au ciel. Pour ma part, je pense qu'il s'agit de gigantesques sphères de gaz brulant à des distances pharaoniques de nous. Mais cela n'enlève rien à leur mystère...
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Isabelle Brookfield

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MessageSujet: Re: Mélancolie sur les quais (Libre)   Mélancolie sur les quais (Libre) Icon_minitimeSam 25 Juil - 1:19

Isabelle hocha la tête avant de suivre Whilelm hors du quai de Port-Royal. Elle avait un violent mal de tête et était très confuse pour ce qui était de ses sentiments. Elle ne savait pas si elle devait l’aimer, ou le détester pour ce qu’il avait fait. Cependant, elle ressentait sa tristesse, qu’elle essayait d’oublier pour ne pas penser à tout cela. Son regard se perdait sur ce qui défilait devant eux tandis qu’ils marchaient, le cheval du Capitaine de l’Intrépide suivant à côté d’eux. Il n’y avait que des gardes. Tout le reste de la ville était profondément endormi, dans un sommeil qui durerait surement jusqu’au lendemain. C’était calme, et même au loin, on entendait encore les vagues s’échouer sur le bord de la plage qui entourait Port-Royal. On pouvait aussi entendre celles-ci faire bouger les bateaux de haut en bas, avec des bruits de craquements, car les cordes qui retenaient les mâts et tout le reste bougeaient quelque peu. Pendant un long moment, retenant ses sanglots, Isabelle posa son regard sur le sol. Ils arrivèrent ensuite aux canons. Isabelle releva la tête du sol et arrêta de marcher, sentant qu’ils s’étaient arrêtés. Son regard se posa par la suite sur Whilelm, qui regardait l’horizon ou plus précisément les canons qui étaient prêts à tirer si jamais un seul bateau viendrait.

La voix de Whilelm se fit ensuite entendre tandis qu’elle contemplait les machines à détruire les bateaux passants. Il disait justement qu’aucun pirate ne pourrait venir ici sans couler avec son navire. Tout cela lui changea les idées pendant un court moment, et elle en était un peu reconnaissante. Après tout, c’était pas la nouvelle la plus réjouissante de savoir que son père s’était tué après avoir tué sa mère et tenté de tuer sa seule fille… Enfin, c’est bien ce qu’elle avait toujours cru avant l’année dernière, quand elle avait fait connaissance de sa jumelle, Katherine Brookfield. Ça avait été un choc au début, mais tout compte fait, sa sœur, elle l’aimait comme si elle l’avait toujours connu. C’était surement par la cause d’avoir perdu sa mère, et maintenant son père, qui tissait des liens plus précieux avec les personnes qui étaient encore là pour nous.


- Je dois bien l’avouer, commença-t-elle, de sa voix encore tremblante par le choc, aucun navire pirate ne pourrait arriver ici sans avoir subi des pertes.

Du dos de sa main, la jeune Brookfield essuya ses larmes et soupira. Encore près du cheval, elle fut quelque peu surprise de voir celui-ci s’en aller plus loin pour brouter. Elle remarqua après un moment que Whilelm était maintenant près des canons, regardant le ciel. Il lui demanda par la suite une question, et en élucida une réponse philosophique qui semblait bien étrange pour une personne qui ne s’était jamais vraiment demandé ce qu’était ces petites lueurs brillant dans le ciel la nuit. Curieuse, elle se mit à les contempler elle aussi, essayant du mieux qu’elle pouvait d’enlever toute cette mélancolie de son esprit.

- En effet, les étoiles sont bien mystérieuses…Se contenta-t-elle d’ajouter, les yeux rivés au ciel d’un noir d’encre parsemé de petits points luisant, surement à des milliers de kilomètres.
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