En quête du Black Pearl...

Barbossa haussa dédaigneusement des épaules à la réponse de Jack. S'ils commençaient à épiloguer sur l'appartenance du Black Pearl, ça pouvait durer des heures... Autant partir sur une conversation plus diversifiée, surtout que le manque de sommeil se faisait doucement sentir. Heureusement que la pluie les rafraichissait, le froid piquant leurs visages et le vent faisant dangereusement osciller les chapeaux La tempête ne semblait pas sur le point de se calmer et le vent semblait même un peu plus puissant, puisqu'ils avançaient un peu plus vite, mais les vagues étaient, en contrepartie, encore plus hautes et puissantes..

A l'annonce du changement de cap, le vrai capitaine du Pearl donna un léger mais brusque coup de barre à tribord, déséquilibrant tout le monde, sauf lui qui s'y était préparé. Sans faire attention aux diverses protestations, il vérifia d'un coup d'œil que les voiles prenaient toujours le vent dans le bon sens avant de se reconcentrer sur la route à suivre. Il avait besoin de toute son énergie pour empêcher le bateau de dévier sous l'effet des vagues.

Skye fit un sourire d'assurance, c'était le seul sourire qu'on pouvait offrir dans cette situation, elle en savait quelque chose. Isabelle fit remarquer que cela était dur d'oublier, de faire le deuil, et elle comprenait parfaitement :

- Avec les années, je vous le promets

Isabelle la remercia de son soutien, et naturellement, Skye répondit :

- Il n'y a pas de quoi, il fallait en parler

Isabelle se sentait beaucoup mieux maintenant... Elle lâcha son médaillon, le laissant pendre autour de son cou, comme à l’habitude. Elle fit un sourire à Skye, encore une fois, bien que celui-ci ne semblait pas forcé. Un sourire qui signifiait ‘merci’. Personne n’avait été si gentil avec elle depuis trois ans... Ça lui rappelait sa mère, un peu. Isabelle faillit tomber de sa chaise quand Hector donna un coup, surement pour changer de cap. Elle regarda Skye, en se relevant.

-Si on change de cap, il faudrait aller voir si les voiles prennent encore le vent... Lança-t-elle, regardant vers la porte de la cabine qui menait au pont.

Elle s’avança vers la porte, se préparant à l’ouvrir. Elle regarda Skye avant.

- Vous venez ? J’aurais surement besoin d’aide avec les voiles si jamais elles ne prennent pas le vent comme il faut..

Le coup de barre brusque que Barbossa avait donné surpris Jack. Il tomba encore une fois à la renverse, se rattrapant à la rampe pour ne pas passer par dessus bord. Décidemment, ce misérable de Barbossa en voulait à Sparrow. Après tout, c'était Jack qui savait où se trouvait le Pearl puisqu'il avait le compas. Or, Hector cherchait à le retrouver à tout prix, il pouvait quand même lui en être un brin reconnaissant.

- Ecoute, si tu veux te débarasser de moi, utilise les méthodes traditionnelles, protesta-t-il.

Le vent soufflait de manière spectaculaire dans les voiles du Fallen Angel, presqu'à les détacher de leur mât. Les vagues frappaient dangereusement la coque du navire pendant que la pluie tombait à flots. Jack en avait vu des tempêtes, mais celle-là était probablement une des plus puissantes. Il se souvenait d'ailleurs de celle qu'il avait dû braver pendant que Calypso déchainait les mers, il se battait même avec Davy Jones. Et le temps qu'il était en train de vivre lui faisait irrémédiablement penser à celle-ci.

Skye ne s'attendit pas non plus au coup de barre de Barbossa, et se déséquilibra avant de tomber à terre, et croyez-moi qu'elle eut assez mal sur le coup ! Elle se releva difficilement, apparament d'après Isabelle, Barbossa avait changé de cap, et elle voulait vérifier si les voiles prenaient encore bien le vent, elle lui proposa de l'aider. Skye n'avait jamais vraiment magner les voiles, elle accepta alors, elle apprendrait dans ces cas-là alors, et surtout elle pourrait se rendre utile. Elle acquieça, et sortit de la cabine en compagnie d'Isabelle.

A peine arrivèrent-elle dehors, un rafale de vent, de vagues et de pluie vint submrger le pont. Non seulement que Skye n'avait ni les habits, ni les cheveux secs, mais pour le coup en ce moment-même, elle pouvait tout simplement rêver pour se tenir au chaud. Tant pis, le temps et l'océan était capricieux, il fallait faire avec, malgré la dangerosité de la chose. Il fallait tout de même monter sûrement au mât pour contrôler les voiles au cas où elle ne prendrait pas le vent, et au moindre faux pas, au moindre mauvais mouvement, vous pouvie tomber, perdre l'équilibre ou pire, passer par dessus bord. Skye leva les yeux et observa les voiles, et apparement, elle ne prenait pas le vent. Elle jeta un coup d'oeil à Barbossa, puis à Jack qui semblait avoir perdu l'équilibre lui aussi, puis elle en revint à Isabelle.

Elle sentait son estomac se contracter, même brûler, par l'appréhension sûrement de devoir monter au mât, avec l'orage et le vertige. Cependant, elle se râcla la gorge, et prit son courage à deux mains, avant d'affirmer à Isabelle :

- Elles ne prennent pas le vent

En regardant les voiles, il était facile de voir, et même d’entendre qu’elles ne prenaient pas le vent.. Elles claquaient beaucoup trop, et le vent pouvait bien faire tourner le navire de bord... le temps s’annonçait de pire en pire, c’était le comble... Il était presque impossible de se reposer dans des conditions pareilles ! La pluie tombait comme des clous, on pouvait entendre les vagues, qui semblaient très hautes et le vent soufflait très fort.

Isabelle se dépêcha alors de se rendre au premier mât, prenant l’écoute, le cordage qui servait à border ou à choquer les voiles, pour qu’elles puissent s’orienter vers le vent. Cette fois-ci, il fallait les choquer, leur donner du lousse un peu. Isabelle détacha l’écoute, et laissa un peu de lousse, jusqu’à ce que la voile prenne le vent. De toutes ses forces, elle rattacha le cordage, se dirigeant sur un autre, pour choquer l’autre voile qui était sur le même mât. Ça pouvait prendre du temps, mais ça allait marcher. Avant de détacher l’écoute de la deuxième voile, Isabelle regarda Jack, qui semblait lui aussi avoir été déséquilibré par le changement de cap. Elle fit un soupir.

- Un peu d’aide ne ferait pas de mal ! S’écria-t-elle, pour que Jack l’entendes.

Hector regarda avec amusement le déséquilibre puis la chute de Jack, qui tenta maladroitement de se remettre rapidement sur ses pieds. Il se contenta de lever les yeux au ciel avec exaspération à la remarque de son confrère. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait, mais il avait besoin de son compas, et Jack junior n'avait pas encore réussi à le dérober. Peut-être qu'il y parviendrait lorsqu'il serait endormi...

-Ce n'est pas de ma faute si tu ne tiens pas sur des quilles, Jack,grogna-t-il en réponse.Occupes toi plutôt des voiles avant qu'elles se détachent!

En effet, la tempête, qui s'était un peu calmée, reprenait de plus belle, et les vagues ne s'écrasaient maintenant non seulement sur la coque mais aussi sur le pont du bâtiment, menaçant d'emporter les pirates au loin. Jack se cramponnait autant qu'il pouvait au chapeau de son maitre, heureusement suffisamment alourdi par la pluie pour ne pas s'envoler à son tour. Ses petits cris étaient emportés par le vent, et il était de plus en plus difficile de se faire entendre.

Une énorme vague vint s'abattre sur le pont du navire, noyant alors le plancher du Fallen Angel. Le vent puissant chassait l'eau pendant que d'autres vagues venaient s'écraser à nouveau sur le pont. Les bottes de Jack, déjà trempées par la pluie, étaient maintenant noyées par l'eau de mer. Fort heureusement, l'eau ne passait pas à travers l'épais cuir de ses chaussures montantes. Le vent émit une nouvelle rafale, et Jack dût retenir son tricorne pour ne pas qu'il passe par dessus bord. Il y tenait comme à la prunelle de ses yeux, d'autant plus que serait un pirate sans chapeau ? A l'appel d'Isabelle qui lui demandait de l'aide, il jeta un regard en travers à Barbossa, remettant leurs chamailles à plus tard. Il avança prudemment sur le pont, prêt à se rattraper à ce qu'il trouverait si Barbossa trouvait l'envie amusante de donner un nouveau coup de barre. Arrivé à la hauteur des deux femmes, il aida à remettre les voiles et à nouer les cordes comme il savait si bien le faire. Naviguer ne s'inventait pas, et savoir faire des noeuds marins était essentiel pour les chaloupes ou les voiles. Bien que le vent fut violent, Jack réussit tout de même à rattacher les voiles dans le but de les voir prendre le vent correctement. Mieux le vent s'engouffrait et plus vite ils rattraperaient le Black Pearl.

- On a toujours besoin d'un Jack Sparrow à bord. Plus sérieusement, que feriez-vous sans moi ?

Skye était à la hauteur de Jack et Isabelle. Elles observait tous les faits et gestes de la jeune femme à ses côtés, comment nouer les noeuds, tout ce dont un marin devait avoir appris entant que base. Elle observait tout, les manières, la précision, et elle copiait tous gestes, afin de nouer les noeuds à la perfection, ce qu'elle réussit à faire. Jack était arrivé entre temps, lançant d'une façon orgueilleuse, mais si amusante :

On a toujours besoin d'un Jack Sparrow à bord. Plus sérieusement, que feriez-vous sans moi ?

Skye souria, ses cheveux étaient mouillés, leur donnant une couleur beaucoup plus fonçés qu'au natuel. Son teint était blanc, ruisselant de gouttes d'eau de pluie. Ses yeux étaient grand ouverts, des pupilles marrons et de longs cils noirs rendaient mystérieux. Ses lèvres étant humides devenait rose.

Elle répondit alors :

- Pas grand chose

Elle regarda le capitaine, avant de reprendre à ses noeuds

La vague avait été assez grande pour aller sur le pont.. Isabelle avait bien failli glisser et tomber, mais elle s'avait retenu grâce à la corde qu'elle venait de rattacher. La vague était glaciale, ce qui l'avait fait crier de surprise. Le temps ne semblait pas changer pour autant. Ses cheveux mouillés retombaient de chaque côtés de sa tête, et semblaient assez en désordre. Elle enleva alors une mèche qui était près de son oeil par en arrière. Isabelle ne put s'empêcher de lancer un petit rire, du moins sarcastique à ce que Jack avait dit.

- Vous avez totalement raison, lâcha-t-elle, tout aussi sarcastiquement que son rire.

Les voiles étaient presque toutes bien choquées maintenant, elles prenaient bien le vent, c'était le cas de le dire. Au moins, elle ne menacaient plus de se détacher de leur mâts. Le Fallen Angel avançait à une vitesse folle, le vent était très fort. Elle avait complètement oublié sa fatigue, mais elle se sentait du moins un peu plus faible. Elle devait tenir, le temps que cette tempête se calme au moins un peu...

Le pont était maintenant noyé par l'eau salée que les vagues avaient déversée sur le plancher. Bien évidemment, le bois du navire était conçu pour résister aux intempéries des voyages et aux caprices des mers. Ce qui étonna le plus Jack, c'était que même face à cette tempête, le Fallen Angel résistait ardemment. Le vent s'engouffrait maintenant plus facilement dans la toile des voiles du bâtiment du Capitaine Brookfield. Tenant fermement les cordes pour hisser les voiles, Jack maintenait les noeuds pour faciliter la tâche de l'équipage. Bientôt, la puissance du vent s'atténua et la pluie devint moins précipitée bien qu'elle restât toujours aussi froide. Les gouttes de pluie glacées venaient s'écraser sur le bâteau et sur l'équipage moins rapidement. La tempête semblait lentement se calmer, mais Jack restait aux aguêts d'une quelconque reprise. Il entendait aussi son homonyme pouser des cris stridents, aussi espèrait-il que le vacarme des vagues et du vent couvre l'humeur massacrante du capucin qui détestait être trempé.
Aux remarques de Skye et d'Isabelle, un élan de fierté surgit même à la réponse sarcastique du capitaine du Fallen Angel.

En effet le temps se calmait, tant mieux par ailleurs ! Skye re-dégagea de ses joues ses cheveux mouillés qui collait à son visage. Jack avait franchement aidé à nouer les noeuds, et facilita la tâche de tout le monde. Elle finissa son dernier noeud, se teint au mât et regarda en bas, grosse erreur. Le sol semblait si bas, cela semblait si dangereux, qu'elle ferma les yeux et tourna la tête :

* N'aies pas peur, tu ne tomberas pas*

Elle respira un bon coup, et s'apprêtait à descendre

Isabelle ne fit que descendre, sans vraiment se soucier de si elle tombait et se faisait mal. La tempête touchait à sa fin. Le pont était mouillé, et il fallait se tenir pour ne pas tomber. Isabelle se tenait sur le deuxième mât du navire. Elle avait bien finit par le lâcher, pour voir ou en était Barbossa, qui tenait toujours la barre. Tout le monde aurait eu besoin de repos.. La fatigue commençait vraiment à frapper Isabelle, qui tenait presque pas debout. Elle marcha prudemment vers le bastingage et s’accota sur celui-ci, regardant la mer, encore déchaînée par la tempête qui se calmait. Les vague semblaient moins hautes.. Tout semblait soudainement un peu plus calme. La pluie était toujours aussi glaciale, ce devait bien être la seule chose qui pouvait la garder éveillée.

Elle avança peu après vers le deuxième pont, ou se situait la barre. Barbossa semblait toujours occupé.. le petit macaque sur son épaule faisait des cris stridents, surement en cause de la pluie..

- Alors, ça se passe comment ici ? Vous avez pas trop de mal à tenir ? Demanda-t-elle, un faible sourire au lèvres.

Barbossa regarda les trois jeunes gens s'occuper des voiles et les remettre dans le bon sens. Il leva une fois de plus les yeux au ciel à la remarque enfantine de Sparrow. Décidément, cet oiseau stupide avait toujours besoin de se mettre en avant. Il ne changerait certainement plus, vu son age. Il vit avec soulagement que las vagues étaient moins hautes et il relâcha un peu la pression sur la barre, soulageant ainsi les muscles de ses bras qui commençaient à être douloureux tanbdis qu'Isabelle gravissait l'escalier pour le rejoindre.

-Je peut encore tenir,répondit-il tranquillement.Mais qu'en est-il pour vous?ajouta-t-il lorsqu'il vit ses traits tirés par la fatigue et sa démarche hésitante.

Sur son épaule, Jack se calmait progressivement et avait cessé de crier. Il sauta à terre et s'ébroua, aspergeant copieusement les pirates de petites gouttelettes, bien que ce mouvement n'eut pas grande utilité, puisque la pluie, tombant encore drue le remouilla presque instantanément.

Isabelle se frotta un oeil en écoutant ce qu'il disait. Elle commencait serieusement à être fatiguée, et Barbossa lui avait bien fait comprendre que ça commencait à paraître. Ses yeux commencaient à fermer tout seuls. Elle se tenait sur le bastingage, pour ne pas tomber, car ses jambes semblaient commencer à la lâcher. Le petit singe semblait vraiment pas apprécier la pluie. À le voir se secouer ainsi, Isabelle ne put s'empêcher de faire un petit rire.

- Je commence vraiment à être épuisée, répondit-elle, d'une voix faible, mais qui était tout de même assez forte pour qu'on puisse l'entendre comme il faut. Je vais pas pouvoir tenir plus longtemps, j'en ai peur.

Elle regarda ce qui se passait sur le pont inférieur. Les voiles prenaient toujours aussi bien le vent, ce qui était parfait. Si le vent ne changeait pas de direction, et qu'ils ne changeaient pas de cap subitement, ils devraient pouvoir se reposer un peu. Les vagues semblaient moins hautes, et la pluie tombait un peu moins.

Skye descendit du mât peu à peu, avant de poser pied à terre, fier d'être descendue seule, et sans tomber ou faire un faux pas. La tempête allait se calmer, même si il y avait encore beaucoup de vent raffalant le pont et l'océan, sans compter les vagues, qui celles-ci tout de même s'apaisaient un peu. Skye remarqua Isabelle se tenir au bastinguage, l'air épuisée, prête à s'écrouler dans près d'une minute, ou moins. Sa déduction de confirma, alors qu'Isabelle affirma qu'elle était épuisée, Skye lui fit alors :

- Vous devriez peut-être vous reposez dans votre cabine ... non ?

Skye regarda Barbossa qui semblait serein, tel un vrai capitaine, et son singe venant de quitter son épaule pour aller asperger de petites gouttes d'eaux les autres personnes se trouvant sur le pont, un peu effronté, mais actif ! Skye ne prêta même pas tellement attention aux goutelettes jetées par le singe, à quoi bon s'énerver, la pluie les aspergeait beaucoup plus ! Ce n'était pas une ou deux gouttes d'eau en trop qui pourrait embêter ...

La tempête se faisait de moins en moins forte, seulement le vent ne semblait vouloir se calmer. Isabelle se tenait toujours au bastingage, pour ne pas risquer de tomber. Elle regarda le ciel un court instant. Un petit brouillard commençait à se faire paraître... On ne pouvait pas voir à plus de quelques mètres. Isabelle écouta ce que Skye avait à lui dire. Évidemment, c'était mieux pour elle d'aller dormir.. Mais elle avait un peu peur de les laisser tous seuls. C'était quand même des étrangers sur son navire... Mais elle allait tomber par terre par la cause de l'épuisement si elle n'allait pas tout de suite dormir. Elle regarda donc Skye.

- Oui, je devrais... dit-elle, regardant par terre. Elle releva la tête, un sourire en coin. Si je veut pas finir par tomber endormie sur le pont.

Elle fit un signe de 'au Revoir' à Skye et Barbossa, avant de se décider d'aller dormir. Elle se tenait assez fort à la rampe, pour ne pas glisser. Une fois qu'elle fut descendue sur le pont, elle se dirigea vers sa cabine.

D'un regard, Jack vit Isabelle s'éloigner du pont et se diriger vers sa cabine. A voir son visage blâfard tiré par la fatigue, la propriétaire du Fallen Angel devait être épuisée. Il remarqua aussi que Barbossa semblait tenir son rôle de capitaine à coeur, sans jamais se lasser. Son air hautain et sûr de tout fit ricaner Jack, peu importait qu'Hector remarque ses moqueries, il l'aurait encore méprisé, chose qu'il aimait faire, surtout avec Sparrow. Il ouvrit de nouveau son compas pendant que la pluie battait le cadran derrière lequel tournait l'aiguille avec frénésie ; puis celle-ci s'arrêta derrière lui. Voyant que l'aiguille s'était arrêté sur le Sud-Est, Jack ne put s'empêcher de se rendre compte que le nouveau cap était celui qui indiquait une bouteille de rhum. Il soupira, à la fois amusé et exaspéré de ses idées, et se ménagea de sorte à n'avoir qu'un seul et unique objectif en tête : celui de retrouver le Black Pearl, et pourquoi pas envoyer Davy Jones dans les tentacules de Kraken s'il avait le temps.
La tempête paraissait s'atténuer et le capucin accroché aux cordages poussait beaucoup moins de cris. Soit l'animal avait compris que ce n'était pas en criant qu'il allait cesser la pluie, soit il n'avait plus de voix à force de s'être trop servi de ses cordes vocales. Et le vacarme du singe en moins appaisait Jack, il avait toujours eu grand mal à supporter son homonyme.

Isabelle marcha lentement vers sa cabine, regardant attentivement ou elle marchait pour ne pas risquer de glisser et de tomber sur le pont encore mouillé. Elle mit sa main sur la poignée de porte, entrant dans la cabine. La seule lumière qui éclairait la petite pièce était deux chandelles à l’huile, accrochée au mur sur les deux côtés de la porte. Elle en avait un autre à côté de son lit, qu’elle alla allumer avec une allumette, après avoir fermé les deux autres. Elle s’assit sur son lit, regardant la porte de ses yeux fatigués, pensant. Après peut-être cinq bonnes minutes, elle souffla la chandelle, se couchant sur son lit. Ce ne fut pas si long d’attendre que le sommeil la gagne, elle dormait déjà.

***
« - Maman ! Cria une jeune fille, sur le bord des larmes, dans une grande chambre noire, au beau milieu de la nuit.

Toute la ville était endormi, un sommeil profond, ou peut-être peu profond. La lune éclairait le rivage et la mer d’une lumière blanchâtre La jeune fille entendit des pas venant vers sa chambre, et vit les grandes portes s’ouvrir, laissant place à une silhouette féminine qui s’approchait d’elle. La jeune fille devait avoir cinq, peut-être six ans. Si pas moins. Elle tremblait et avait des larmes aux yeux. La silhouette, maintenant rendue assise sur le lit, aux côtés de la jeune fille, parla d’une voix douce, flattant délicatement les cheveux bruns clairs de la jeune fille.

- Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda-t-elle alors à la jeune enfant.

- J’ai f-fait un c-c-cauchemar, Maman... Répondit alors la jeune fille, d’une voix agité et apeuré.

La jeune fille se colla alors sur sa mère, qui la serra contre elle, continuant de flatter les cheveux de l’enfant, tentant de rassurer celle-ci, qui s’était lentement mise à pleurer.

-Allez, ce n’était qu’un rêve. Il n’y a rien à avoir peur, voyons... Dit donc ce qui semblait être la mère de la jeune enfant, d’une voix réconfortante.

La jeune fille regarda donc sa mère, toujours en larmes, elle ajouta :

-Est-ce que tu peut rester avec moi ? J’ai peur...

-Bien sûr, Isabelle, allez, couche-toi et je vais venir à côté de toi.

La jeune fille s’éxecuta, elle se coucha et sa mère fit de même, se couchant à ses côtés. La jeune Isabelle se colla sur sa mère, avant de retomber endormi, ne se sentant plus du tout apeurée. »

***

La pluie qui tombait sur le pont avait perdu de son intensité, le rideau d'eau était moins violent que précédemment et les vagues ne battaient plus autant la coque du navire. La mer s'était quelque peu calmée bien qu'il fallût toujours rester attentif pour ne pas changer de cap tant les eaux étaient déchainées.
Que n'aurait-il pas donné pour être à la place de Barbossa à la barre ? Enfin, connaissant Jack, il aurait donné sans vraiment donner. Il tenait jamais ses accords, à croire qu'il le faisait exprès. Naviguer était toute sa vie, et il avait du mal à supporter que quelqu'un d'autre que lui dirige un bâtiment, et encore plus quand ce quelqu'un discutait ses ordres et le moindre de ses mouvements. Barbossa, en capitaine qu'il était, ne laisserait jamais Jack prendre la barre ne serait-ce qu'une heure, et encore moins si c'était celle du Black Pearl.
En désespoir de cause, il fila vers les cales et sortit une bouteille de rhum d'une des caisses posées sur le sol du bateau. Il en retira le bouchon en liège, et comme à son habitude, commença à en vider le contenu. Jack Sparrow avait toujours aimé le rhum, et son séjour à la Taverne n'avait fait qu'accentuer son goût prononcé pour l'alcool. Non pas qu'il en soit dépendant, non ; mais le forban aimait vider une bouteille. Bien que le contenu de la bouteille ne lui rende pas vraiment les idées très claires, au moins, il faisait abstraction de celui qui manoeuvrer le Fallen Angel à ce moment-même.

Skye était à présent au bastinguage. Elle observait l'océan après la tempête, jetait des coups d'oeils à Jack qui venait de disparaître dans les cales, puis elle regarda Barbossa.
L'observation au bastinguage l'ennuya, et elle se décida à suivre Jack dans les cales.

Elle partit alors du pont pour emprunter les escaliers menant au fin fond des cales. Il faisait noir, et humide, elle n'y voyait presque rien. Elle se guida par son ouie, et ses mains au devant qui lui évitait les moindres obstacles. Où était Jack ? Aucune idée ! Sûrement caché par là ... Puis elle entendit un bruit, et s'y dirigea vers sa provenance. Elle vit enfin une ombre grâce à un semblant de lumière transperçant le bois abîmé, et la silhouette ressemblait à celle de Jack. Elle s'y asseya alors à côté, sans pour autant le regarder, puis elle cassa le silence et fit :

- Depuis combien de temps connaissez-vous Barbossa ?

- Depuis combien de temps je le connais ? Depuis des années. J'étais à la tête du Black Pearl à ce moment là. L'équipage cherchait un chef et ils m'ont désigné. Barbossa, quant à lui, était Second. Un soir, il a organisé une mutinerie : Barbossa est devenu le capitaine de mon navire juste avant de m'expédier sur une île abandonnée avec un pistolet chargé d'une seule et unique balle, répondit-il avant de reprendre un peu de rhum. Je suis resté trois jours sur cette île.

Il était resté allongé à faire la planche dans l'océan le temps que les créatures marines s'habituent à sa présence et au troisième jour, il parvint à ficeler un couple de tortues de mer pour mettre les pieds sur la terre ferme, une terre autre que cette île perdue des Caraïbes. Enfin, cette version de l'histoire est celle racontée par Joshamee Gibbs. Dans une version plus plausible, Jack Sparrow aurait négocié son billet de sortie grâce à un équipage qui venait déposer du rhum sur cette île.

- Après ce chien de Barbossa, voilà Jones, l'homme poisson à la tête de mon navire. Et je compte bien m'en emparerr, poursuivit-il avec un sourire satisfait, convaincu de retrouver à nouveau le bateau qui était le sien.

Skye l'écoua, et jeta un coup d'oeil à l'homme à ses côtés. Il semblait sûre de lui, et ce qu'aimait Skye, ou du mins ce qu'elle admirait le plus, c'est qu'il avait du vécu. Elle aimait les personnes ayant du vécus, surtout un vécu aussi dramatique que passionnant. La mutinerie est une chose courante dans la piraterie, au grand regret des pirates y ayant recours malgré eux. Elle lui fit un sourire en coin, comme pour lui montrer son admiration pour sa volonté :

- Vous avez beaucoup de volonté à ce que je vois

Elle regarda droit devant elle, puis jeta un coup d'oeil à la bouteille de rhum, puis elle repensa à sa cousine Elizabeth, qu'elle n'avait pas vu depuis quelques temps, elle lui demand alors :

- Avez-vous des nouvelles de ma cousine, capitaine Sparrow ?

- Je l'ai vue il y a quelques mois, elle était à bord de l'Impératrice sans ce cher Will. Elle en est devenue le capitaine et c'est l'ex-Commodore Norrington qui l'épaule, répondit-il.

Depuis que Will avait transpercé le coeur de Davy Jones, il était à la tête du Hollandais Volant, n'ayant droit à une journée de repos tous les dix ans. C'est pourquoi, Elizabeth n'avait pas le temps de l'attendre sans relâche pendant dix longues années, elle avait préféré se lancer en mer sur l'ancien navire qui avait appartenu à Sao Feng, l'Impératrice.

- D'ailleurs, vous seriez devenue tante si vous étiez la soeur de Mademoiselle Swann, mais étant donné que vous êtes sa cousine, j'ignore le mot approprié. Quoi qu'il en soit, elle a eut un petit garçon, précisa-t-il.

Il vida sa bouteille de rhum avant de la reposer sur le sol du navire que les vagues faisaient basculer d'un côté à l'autre, pour éviter qu'elle roule, Jack s'empressa de la ranger avec celles qui étaient pleines. Avec un peu de rhum, il oubliait son rival qui était à la barre d'un bâtiment qui ne lui appartenait pas.

Un petit garçon ? Skye n'était même pas au courant de la grossesse d'Elizabeth. Alors elle était parente d'un petit garçon avec William Turner, celui qu'elle connaissait depuis ses dix ans, celui qui l'avait sauvé de l'emprise de Barbossa, celui qu'elle devait épousé à Port-Royal sans la venue inattendue de Beckett. Elle était alors quoi pour ce jeune garçon ? La grande tante peut-être ... Elle se sentit alors fière de sa cousine, en pleine admiration. Elle vivait sur son navire, avait un homme dans sa vie, qui malheureusement tout de même ne pouvait le voir que tous les dix ans, et avait un petit garçon ce William Turner, un bel homme par ailleurs. Elle souria alors :

- Comment s'appelle-t-il ?

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